L’e-mail

 

Garder le contact avec ses amis, découvrir de nouveaux interlocuteurs, échanger des photos, du son ou des extraits vidéo… Tout cela est possible grâce à l’e-mail. Nouveau mode de communication, le courrier électronique est aujourd’hui devenu un véritable phénomène de société.

 

   Trois milliards. C’est le nombre d’e-mails échangés quotidiennement dans le monde, selon les études les plus récentes. Le courrier électronique est devenu l’un des outils de communication majeur de cette fin de siècle. On donne désormais son adresse e-mail comme on donne son numéro de téléphone. Pour les 300 millions d’internautes, dont quelques 9 millions de Français, l’e-mail fait aujourd’hui partie intégrante de la panoplie des outils de communication. Une récente étude souligne d’ailleurs que pour plus de 70 % des internautes, l’e-mail constitue la principale application internet.

   Après s’être imposé comme outil professionnel, l’e-mail envahi notre vie quotidienne. On se maile aujourd’hui pour un oui ou pour un non : pour organiser des sorties, s’envoyer des histoires drôles, des photos, du son, des vidéos, …  Forme épistolaire nouvelle mariant l’instantanéité du téléphone à l’expression écrite, l’e-mail enfante une nouvelle culture marquée par une complète liberté. S’arrachant à la pesanteur des règles du langage écrit, il devient un espace d’inventivité où s’élaborent de nouvelles règles. Des abréviations à l’orthographe, une nouvelle syntaxe s’invente, égayée de symboles pour matérialiser des émotions (voir comparaison entre un e-mail et une lettre traditionnelle dans ce dossier).

 

      La vraie histoire de l’e-mail

  En 1971, deux ans après la premier pas de Neil Armstrong sur la Lune, un illustre inconnu, Ray Tomlinson, envoie un message dont le contenu n’apparaîtra probablement jamais dans une encyclopédie : « QWERTYUIOP ». Certes, le texte du message n’a rien de palpitant. Pourtant, en expédiant ce texte d’une machine A vers une machine B grâce à un petit programme qu’il vient de mettre au point, Ray Tomlinson invente une nouvelle façon de communiquer qui va bouleverser le monde. Ainsi naît le premier e-mail de l’histoire et c’est en toute discrétion que Ray rejoint ses illustres prédécesseurs : Samuel B. Morse (télégraphe), Alexandre Graham Bell (téléphone) et Guglielmo Marconi (TSF). Chacun d’eux est à l’origine d’une technologie qui a profondément marqué l’être humain.

      Comment un e-mail parvient-il à destination ?

   Il suffit de cliquer sur « Envoyer » et le message est parti ! En quelques minutes, l’e-mail parvient  à son destinataire. En comparaison, un courrier postal classique mettra souvent plusieurs jours pour arriver  à destination. Pour envoyer et recevoir des e-mail, il faut bien sur disposer d’un ordinateur équipé d’un modem relié à une ligne téléphonique et être abonné chez un fournisseur d’accès à Internet (FAI). L’envoi est une simple formalité mais derrière cette facilité d’usage, la mécanique d’envoi et de réception de message est assez complexe et fait intervenir quantité d’éléments.

 

      1. Le mail transite chez le provider

   Une fois envoyé, le courrier transite par la boite aux lettres personnelle, qui est stockée dans le serveur (ordinateur) du prestataire Internet. A l’autre bout, notre destinataire est, lui aussi, abonné à un fournisseur d’accès Internet. Pour l’expédition, les deux serveurs établissent une liaison temporaire.

      2. Le mail chemine d’un réseau  à l’autre

   Dès lors, le message transite sur les différents réseaux nationaux et internationaux qui constituent Internet. Ceux-ci l’acheminent dans la boite aux lettres du prestataire d’accès du destinataire, où il restera jusqu’au prochain relevé. La réponse éventuelle empruntera le chemin inverse.

   Simple, sauf que les différents réseaux ne parlent pas le même langage. Lorsque l’on envoie un message, Internet utilise un langage adapté pour les transmissions longues distances, nommé SMTP.  Le serveur du prestataire stocke ce message dans une boite dite de  « départ » et le transfère ensuite vers un second serveur, à l’aide du même langage. Lorsque l’internaute récupère ses messages, il utilise un langage plus simple appelé POP. Il rend les services d‘un coursier qui, de chez vous, va relever le contenu de votre boite aux lettres et vous l’apporter sur un plateau. Tout cela en langage informatique, soit une succession de 0 et de 1, appelés bits.

      3. En route, le texte perd ses accents…

   Les documents envoyés sont donc convertis en langage binaire et traduits à l’arrivée. Pour cela, le code utilisé pour le transport « rédige » les caractères sur 7 bits, ce qui limite son vocabulaire  à 128 caractères différents, un langage dans lequel il n’y a pas de place pour les caractères accentués ! Ce qui n’est pas un problème pour les Anglo-Saxons mais qui en est un pour les Français.

      4. …et les récupère une fois arrivé à destination

   Mais, le texte retrouvera tous ses accents une fois arrivé. En-effet, pour tenir compte de cette exception linguistique, le mécanisme de l’e-mail ajoute un bit supplémentaire au départ et  à l’arrivée. Avec 8 bits, 256 caractères différents permettent d’écrire puis de lire en français. Pour corser le tout, PC (Windows©), Macintosh (Mac OS©) et stations Unix (Linux©) n’utilisent pas le même logiciel de conversion. D’où des risques d’incompréhension. Heureusement, les messages illisibles sont plutôt rares.

Comme le fait le service postal, le langage SMTP (Simple Mail Transport Protocol) assure le service au long cours. C’est le langage POP (Post Office Protocol) qui fait le « facteur » du serveur du prestataire à votre micro.

     

Lire une adresse e-mail

   Une adresse e-mail est composée d’un préfixe (paul.dupont, dans notre exemple) et d’un suffixe (ici aol.com) séparés par le signe @.

 

paul.dupont @ aol .com

 

paul.dupont : C’est l’identifiant du possesseur de  la boite aux lettres. Il a été assigné par le fournisseur d’accès (ici AOL) ou bien choisit par le possesseur de la boite lui-même.

@ :  Prononcé « arobase », il peut aussi se lire « chez » ou « at » en anglais

aol :  C’est le nom de l’hébergeur du courrier électronique du destinataire, en général son fournisseur d’accès. Ici, il s’agit d’America On Line (AOL).

com : C’est le nom de domaine auquel appartient l’hébergeur. Ici, « com » signale qu’il s’agit d’un service commercial. Chaque pays dispose de son propre nom de domaine : « de » pour l’Allemagne, « jp » pour le Japon, « fr » pour la France, …

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